Le troisième polar du Cognaçais Christian Drillaud navigue entre le pays du muscadet, les berges de la Loire et l’île d’Houat.
Christian Drillaud poursuit avec gourmandise son voyage au pays des livres. Le postier de profession vient de signer son troisième roman, « Tombent les masques », après « Un panier de crabes », aux Éditions des deux encres, en 2012, et « Dans l'ombre du mensonge », aux Éditions oléronnaises, en 2014. Nouveau changement, le voilà chez Coëtquen Éditions, avec lequel il espère « établir une relation de confiance, un partenariat dans la durée ».
En s'associant à un éditeur breton, l'auteur cognaçais y trouve aussi un moyen de se rapprocher d'un pays qu'il adore. Ses romans sont d'ailleurs traversés par les paysages qu'il chérit. Après Royan et la Saintonge, toile de fond de ses deux premiers ouvrages, voilà son héros, le détective Simon Segré, qui navigue en bord de Loire, depuis la charmante cité de Montsoreau, aux portes de la Touraine, jusqu'au territoire du muscadet, en passant par un bon resto à Saumur, avec un crochet par la superbe île de Houat, dans les Côtes-d'Armor.
Le Polar en inspirateur
Les ingrédients de ses récits, Christian Drillaud les collecte au gré « des hasards et des rencontres ». C'est en allant voir Tri Yann à la Fête du muscadet de Mouzillon, en Loire-Atlantique, qu'il a ainsi redécouvert une appellation « qui n'est plus le vin de bistrot d'il y a dix ans ». L'auteur s'amuse à y inventer un salon du polar, en vantant largement au passage le festival Polar de Cognac, dans une intrigue où Simon Segré est confronté à une morte suspecte dans un ancien hôtel transformé en maison de retraite.
Les ficelles sont parfois un peu grosses, mais le plaisir de l'écriture y est palpable. Christian Drillaud avoue son goût pour la description. « J'aime créer une ambiance, une atmosphère, donner l'illusion que le lecteur n'est pas dans son canapé mais en train de filer un individu. » Il apprivoise sa passion, progressant livre après livre. « J'ai quitté l'école à 15 ans sans aucun diplôme. Il n'y a qu'une façon pour moi de me sentir à l'aise, c'est le travail », glisse le romancier, qui a eu un peu plus de temps libre après des ennuis de santé.
Il apprécie tout particulièrement le moment de partager ce qu'il compare à un plat cuisiné, notamment lors de rencontres et de salons littéraires… qui viendront peut-être peupler son prochain roman !
« Tombent les masques », de Christian Drillaud, Coëtquen Éditions, 15 euros.
Publié le 05/05/2015 à 03h49 , modifié le 05/05/2015 à 09h30 par Philippe Ménard